Tension in the Kitchen feat Josie Dawson

Tension in the Kitchen

Norah Saint-James MaCalister s’affairait en cuisine, un contraste saisissant avec le chaos intérieur qu’elle ressentait. Les arômes des légumes sautés et du poulet rôti emplissaient la pièce, mais la tranquillité apparente n’était qu’une façade. En réalité, chaque coup de couteau, chaque mouvement dans la cuisine semblait être guidé par une anxiété persistante qui ne la quittait jamais complètement. Les jours étaient une lutte constante entre l’espoir d’un nouveau départ et la peur omniprésente d’une menace encore indéfinie.

Aujourd’hui, elle préparait le repas de midi pour ses sœurs, Jodie, Claire et Blair. C’était un geste simple, un effort pour rétablir une forme de normalité après tout ce qu'elle avait traversé. Ses sœurs avaient accepté de lui donner une chance, et Norah tenait à prouver qu’elle pouvait encore faire partie intégrante de cette famille. Elle savait que les repas familiaux étaient des moments importants, et elle voulait saisir chaque occasion pour montrer son engagement auprès de sa famille retrouvée.

Alors qu’elle se concentra sur la préparation des plats, un SMS de Claire, la businesswoman du ranch, lui était parvenu via son téléphone. Elle sourit brièvement. Que ferait-elle sans sa soeur ? Claire avait toujours été la plus compréhensive , celle, qui l'avait aidé à garder un lien avec le reste de sa famille, et ce, même à des kilomètres, et Norah en été plus que reconnaissante.

Soudain, un bruit de voiture venant de l’allée du ranch fit sursauter Norah. Sortant de ses pensées, la jeune femme s’arrêta en plein mouvement, le couteau suspendu au-dessus de la planche à découper. Son cœur fit un bond dans sa poitrine alors qu’elle écoutait attentivement, une vague d’inquiétude montée en elle. Les pneus crissaient sur le gravier, le moteur s’éteignait. Norah posa le couteau, son esprit se précipitant vers des pensées sombres.

Jonathan Varley, l’homme contre lequel elle avait témoigné, avait été mis en prison après son procès. Il était en attente de transfert, un événement qui devait avoir lieu hier. Depuis, elle n’avait reçu aucune nouvelle officielle. Norah se sentait constamment en alerte, chaque bruit, chaque mouvement inattendu la faisant plonger sous une tension nerveuse. La présence d'une voiture inconnue pouvait signifier bien des choses, et sa première pensée fut que le transfert avait échoué, que Varley avait trouvé un moyen de s’échapper.

Elle essuya rapidement ses mains sur un torchon, le visage pâle. Ses pensées se bousculaient : est-ce que Varley avait réussi à s’échapper ? Est-ce qu'il venait pour elle ? La peur lui serrait le ventre. Chaque seconde, chaque minute semblait s’étirer indéfiniment alors qu'elle se dirigeait vers la fenêtre de la cuisine, jetant un regard anxieux vers l'allée.

À travers les rideaux, elle aperçut une silhouette féminine sortant de la voiture, un uniforme qui ressemblait à celui des agents de la Royal Canadian Mounted Police. Son cœur se mit à battre plus fort. L'agent semblait en mission officielle, mais pourquoi serait-elle là ? Le transfert devait être sécurisé, surveillé. L'absence de nouvelles rendait l'incertitude encore plus lourde.

Norah se rapprocha de la fenêtre, tentant d’observer la scène sans se faire remarquer. Ses mains tremblaient légèrement alors qu’elle essuyait la sueur de son front avec le dos de la main. Chaque détail semblait amplifié : le bruit de la porte de la voiture se fermant, le pas ferme de l’agent se dirigeant vers la maison. L'agent marchait d'un pas résolu, portant un air sérieux qui ne fit qu'intensifier la peur de Norah.

Elle se tourna vers le reste de la cuisine, le visage encore plus pâle qu’auparavant. Les plats semblaient perdus tout à coup, leur présence dénuée de sens face à l’inquiétude croissante. Ses sœurs n’étaient pas encore là pour l’aider. Elle devait gérer la situation toute seule, confrontée à ses propres démons intérieurs.

Le bruit des talons de l'agent résonna dans le hall d'entrée, et Norah se dirigea instinctivement vers la porte. Chaque pas semblait un écho de sa propre anxiété. Le silence pesant avant l’ouverture de la porte augmentait l’intensité de ses craintes.

Lorsque la porte s’ouvrit enfin, l’agent se tint sur le seuil, son regard croisant celui de Norah avec une expression de professionnalisme et de calme. Norah sentit un frisson parcourir son échine. La formalité dans le comportement de l’agent était à la fois rassurante et inquiétante. Si l'agent était là, cela pouvait signifier que quelque chose de grave se préparait, mais cela pouvait aussi être une simple vérification de routine. N'est-ce pas ?